I : Comment devient-on CIP ?
Le concours de CIP est ouvert au titulaire d’un DEUG, toutes
les formations universitaires sont les bienvenues mais les reçus
au concours sont majoritairement des juristes (70%).
La phase écrite du concours est constituée de deux épreuves :
une note de synthèse et une dissertation de culture générale.
Ceux qui ont franchi cette première étape doivent ensuite passer
les deux épreuves orales : un oral sur un sujet de culture générale
et une épreuve de travail en groupe.
Le concours en poche, l’élève CIP devient élève-fonctionnaire
au sein de L’École Nationale d’Administration Pénitentiaire
(ENAP), situé à Agen, où il va être formé pendant une durée
de deux ans. Il est rémunéré pendant sa formation, qui se déroule
en alternance à l’école et sur les terrains de stage (maison
d’arrêt, centre de détention, Tribunal de Grande Instance, centre
d’action sociale, associations ,commissariat etc.)
La première année de formation est axée sur des enseignements
théoriques : droit, réglementation pénitentiaire, sociologie,
psychologie, psychiatrie, criminologie. La seconde année s’articule
autour de la soutenance d’un mémoire et la mise en application
des savoirs. Les élèves sont notamment amenés à concevoir, réaliser,
évaluer un projet d’action collective favorisant l’insertion
des détenus ou des personnes suivies en milieu libre.
La rémunération net d’un CIP en début de carrière est de 8
867 francs, 15 369 francs en fin de carrière.
II : Quel est le rôle du CIP ?
Le CIP assure à la fois une mission d’aide à l’insertion sociale
et de contrôle à l’égard des personnes privées partiellement
ou totalement de liberté. Il concoure à la préparation des décisions
de justice à caractère pénal et en assurent le suivi et le contrôle
; il participe au maintient des liens sociaux et familiaux des
personnes incarcérées.
Le CIP exerce son métier au sein du service pénitentiaire d’insertion
et de probation qui est un service départemental. La fonction
du CIP l’amène à travailler en liaison étroite avec les autorités
judiciaires et civiles, tous les intervenants sociaux, institutionnels
et associatifs du département.
Le CIP travaille souvent au sein du tribunal (milieu ouvert)
et également au sein d’une maison d’arrêt. Parfois, il travaille
exclusivement en milieu fermé (centre de détention, maison centrale).
Tout dépend du lieu où il exerce.
Le rôle du CIP en milieu ouvert est :
de contrôler le respect des obligations imposées aux personnes
placées sous main de justice (PPSMJ). On appelle PPSMJ, toute
personne ayant fait l’objet d’une condamnation pénale quelle
que soit la sanction prononcée par le tribunal (sursis simple,
sursis avec mise à l’épreuve, travail d’intérêt général, peine
de prison ferme, etc).
d’effectuer quand elles lui sont demandées des investigations
(par le biais d’enquête) préalables à la prise de décision
par la juridiction de jugement ou d’instruction. Ainsi, pour
les jeunes de 18 à 21 ans, le juge d’instruction à l’obligation
de saisir le CIP pour réaliser une enquête sur la situation
socioprofessionnelle du jeune, une fois les éléments d’enquêtes
vérifiées, le CIP peut proposer au juge une mesure alternative
à l’incarcération.
de proposer des aménagements de peines pour les personnes
condamnées à de courtes peines de prison (moins d’un an) :
semi-liberté, libération conditionnelle, etc.
En milieu fermé, le travail du CIP consiste à :
- maintenir les liens sociaux et familiaux du détenu.
prévenir les risques de désocialisation (notamment par
la mise en place d’activités socio-éducatives au sein de la
prison : action contre l’illettrisme, aide aux indigents,
prévention en matière de santé etc.).
individualiser la situation pénale par un suivi individuel
du détenu.
préparer leur réinsertion sociale à leur sortie de prison
(en orientant les détenus vers les structures de droit commun,
leur faciliter l’accès aux soins, à un hébergement, à la formation
professionnelle etc).
III : Les qualités d’un bon CIP
Ce métier requiert de réelles qualités humaines, liées à la
nature même de la mission du CIP (préparer la réinsertion des
délinquants) et au public auprès duquel il intervient. Le CIP
est souvent confronté à des personnes violentes, marginales,
manipulatrices mais aussi en grande souffrance. Un grand sens
de l’écoute et une facilité d’adaptation aux situations les
plus diverses est nécessaire pour affronter une population en
grande précarité sociale et affective.
Le CIP étant l’interlocuteur privilégié des juges, il doit
montrer sa capacité à comprendre l’environnement social et la
situation psychologique des individus en rupture sociale, qu’il
est amené à suivre. Cette qualité lui permet d’évaluer des situations
difficiles et de proposer des solutions adaptées.
Une grande persévérance est un atout dans ce métier difficile
parce que le CIP est souvent confronté à l’échec. Il ne faut
pas oublier qu’il intervient dans la vie d’un individu là où
toutes les structures ont échouées (éducation parentale, école,
service sociaux, éducateurs etc.).
Enfin, ce métier exige d’avoir soi-même une vie équilibrée,
il faut se protéger et savoir laisser les vies brisées croisées
dans la journée derrière soi. Il faut pouvoir prendre ses distances
faces à la monstruosité des actes commis par certains délinquants
(crime de sang, viol, pédophilie, etc).
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